C’est une chute vertigineuse qu’observe l’industrie du chauffage Outre-Rhin. Au premier trimestre, les ventes de pompes à chaleur diminuent de 52 %, dans un marché global des systèmes de chauffage qui fléchit de 29 % par rapport à la même période l’année précédente.
La Fédération allemande de l'industrie du chauffage (BDH) a publié début mai son bilan du premier trimestre. Alors que début 2023, l’Allemagne tirait encore son épingle du jeu dans un contexte de baisse généralisée des ventes de PAC en Europe estimée à - 5 % (lire l’article ici), l’année 2024 marque un basculement pour cette industrie. Une tendance entamée dès 2023 avec déjà une baisse des ventes trimestrielles observée sur la fin d’année. « Cette baisse s’inscrit dans une tendance alarmante qui met en péril la réalisation des objectifs de décarbonation de l’Europe », s’inquiétait alors l’Association européenne des pompes à chaleur (EHPA). Selon l’association, elle met également en péril les 7 milliards d'investissements annoncés par les fabricants de pompes à chaleur et de composants pour la construction et la rénovation d’usines de production en Europe, des investissements réalisés « en réaction à une reconnaissance politique positive de la technologie et à une demande en plein essor ».
Les composants ne se portent pas mieux
Au premier trimestre 2024, l’Allemagne compte 46 000 unités vendues contre plus de 96 000 à la même période en 2023. La BDH table sur un nombre total sur l’année de moins de 200 000 pompes à chaleur vendues cette année, alors que l’objectif fixé par le gouvernement fédéral s’élevait à 500 000 PAC. Dans le contexte d'une demande en baisse pour les générateurs de chaleur et compte tenu de la faible activité dans la construction neuve, les ventes de composants de systèmes s'effondrent également. Les chauffages au sol et les radiateurs, les accumulateurs, les systèmes de ventilation avec récupération de chaleur ainsi que les systèmes d'évacuation des produits de combustion enregistrent tous une évolution négative du marché, avec une baisse pouvant atteindre 56 %. « Les répercussions sur l'évolution du marché de l'énergie solaire thermique sont particulièrement graves, avec une baisse de 60 % au premier trimestre par rapport à l'année précédente », conclut la BDH.
